Ses parents, d’origine irlando-écossaise sont agriculteurs et exploitent tant bien que mal une ferme. Il a quatre frères, sa mère est une femme très autoritaire et son père est souvent absent.
La vie est rude à cette époque, et la famille Pollock sera obligée de déménager huit fois entre 1912 et 1928.
Balloté d’une ferme à l’autre et se déplaçant de la Californie vers l’Arizona, de sa naissance jusqu’à son adolescence, Jackson Pollock se sentira continuellement déraciné.
A l’âge de 11 ans, alors qu’il visite une réserve d’Indiens Navahos, il sera subjugué par leur « Art primitif », leur culture, les danses rituelles et les peintures de sable.
En 1925, il commence ses études mais les abandonnera en 1928 ; les premiers signes de son alcoolisme se feront sentir.
L’art se révèle à lui et deviendra son exutoire ; il veut libérer ses angoisses et exprime son univers intérieur ; il va transcrire sa rage en dessinant.
1928
La famille s’installe à Los Angeles. Jackson Pollock va alors suivre des cours de peinture à la Manual Arts High School, sans régularité. Il en sera expulsé pour avoir publié des attaques contre l’enseignement de celle-ci.
1930
Grâce à son frère Charles, avec lequel il s’installe à New-York, il va découvrir les peintres mexicains comme José Orozco, le cubiste Picasso, le surréaliste Miro et bien d’autres.
Il s’inscrit à l’Art Students League et va étudier avec Thomas Hart Benton.
De Miro, il en retiendra l’automatisme physique ;
De Benton, il en gardera la force des surfaces « dynamiques et rythmées ».
De Picasso, il en fera sa référence tout au long de sa vie.
1933
Il étudie la peinture et le dessin figuratif avec John Slaon, il observe l’artiste mexicain Diego Rivera, il se forme à la sculpture avec Ahron Ben Shmuel.
1934
Ses premières lithographies sont éditées, mais, Jackson Pollock vit dans la plus grande précarité. La crise de New-York l’oblige à travailler comme concierge.
1935
Il trouve un emploi à la WPA (Works Progress Administration). Cette association soutien les artistes qui doivent s’adonner à l’enseignement ou à la décoration d’édifices publics.
1937
Toujours en proie à son alcoolisme destructeur, il entreprend une cure de désintoxication et se soumet à une psychanalyse.
Il va alors chercher à comprendre le rôle du subconscient dans l’art et développe sa passion pour l’art primitif.
Sous l’influence des artistes européens, ses toiles seront empreintes des thèmes de la Mythologie.
"Bird" 1938 Jackson Pollock
Ses toiles deviennent de plus en plus grandes et s’inspire de l’écriture automatique des surréalistes.
1941
Il rencontre Lee Krasner également peintre, qui deviendra sa femme.
Chassés par la deuxième guerre mondiale, de nombreux artistes européens arrivent aux Etats-Unis. Jackson Pollock va alors rencontrer Robert Motherwell qui va l’initier à « l’automatisme psychique » des surréalistes. Ses œuvres deviennent de plus en plus abstraites.
"Animals and Figures" 1942 Jackson Pollock
Il va rencontrer Peggy Guggenheim qui possède une galerie à Manhattan. Celle-ci va lui organiser sa première exposition individuelle et lui propose de peindre des toiles en échange d’un salaire.
Les signes du succès se font de plus en plus sentir, et le public commence à reconnaître ses œuvres. Cependant, Jackson Pollock sera toujours tourmenté par ses doutes.
"Blue Moby Dick" 1943 Jackson Pollock 1945
Il quitte New-York avec sa femme et s’installe dans le East Hampton, à la campagne.
Sa grange se transforme en atelier.
1947
Il abandonne l’utilisation classique du pinceau et inaugure sa période du dripping.
Il couche de très grands toiles (certaines atteindrons plus de 5 mêtres), à plat sur le sol et verse la peinture directement du pot (le pouring) ou la fait gicler avec un pinceau, une brosse, un couteau, une pelle, un bâton ou du verre cassé (le dripping ou action painting), sans jamais toucher la toile.
Toute la surface du tableau à son importance.
Jackson Pollock développe une technique sans précédent, obtenant des formes torturées, colorées, selon sa gestuelle ravageuse et aléatoire. Les formes et les couleurs se mélangent les unes aux autres reflétant la spontanéité toujours en mouvement de l’artiste.
Sans titre 1948 Jackson Pollock
Le peintre et la toile ne font plus qu’un.
Il se confronte à une surface vide, en tentant d’y projeter de l’ordre et du sens.
« … avec l’expérience… il me semble possible de contrôler la coulée de peinture, dans une large mesure, et je ne l’utilise pas… je n’utilise pas l’accident … parce que je nie l’accident. »
Jackson Pollock va chercher à transcrire sa quête spirituelle contre la crise existentielle de l’homme moderne.
Il fera de nombreuses expositions en Europe, alors que le Metropolitan Museum de New York n’affiche que du mépris devant son œuvre.
Il doit attendre 1949 avant qu’un article publié dans le magazine Life le révèle aux yeux des américains : « Jackson Pollock is he the greatest living painter in the United States ? » « Jackson Pollock est-il le plus grand peintre vivant des Etats Unis ? ».
En 1952, il réutilise le pinceau qui lui permet de réintroduire des éléments figuratifs dans ses toiles.
Pendant les dernières années de sa vie, il ne peint plus et va à nouveau sombrer dans l’alcool. La peur de perdre l’originalité dans sa peinture et le duel qu’il s’est infligé avec Picasso le précipite dans une période de non création qui le ravage.
1952 Jackson Pollock
Le 11 Août 1956, dans la ville de Springs, dans l’état de New York, un accident de voiture dû à l’alcool lui sera fatal.
Il décède à 44 ans alors que le Museum of Modern Art préparait une exposition intitulée « Artists in Mid-Career ».
Lee Krasner fait de sa propriété un musée à la mémoire et aux œuvres de son mari.
Aujourd’hui, ils reposent tous les deux au cimetière de Green River à Springs.
Jackson Pollock a créé un style très personnel, sous l’influence des peintres européens mais aussi des cultures de sa nation.
Il crée l’expressionnisme abstrait qui va permettre aux artistes, à partir de cette période, d’explorer de nouveaux horizons artistiques.
Ne rencontrant que le chao et la misère pendant la majeure partie de sa vie, il fait, aujourd’hui, parti du mythe Américain et laisse plus de 700 œuvres derrière lui.
Ironie du sort d’un artiste hors du commun, sa toile "n°5" peinte en 1948, s’est vendue 140 millions de dollars en novembre 2006.
"Un critique a écrit que mes tableaux n’avaient ni commencement ni fin. Il ne l’entendait pas comme un compliment, or c’en était un. C’était même un beau compliment. Seulement il ne le savait pas ". Jackson Pollock
" Regarder simplement un tableau donne du plaisir. C’est comme regarder des fleurs, on ne leur cherche pas un sens ". Jackson Pollock
" When I am in my painting, I’m not aware of what I’m doing. It’s only after a sort of “get acquainted” period that I see what I have been about. I have no fears about making changes, destroying the image… because the painting has a life of its own”. Jackson Pollock " When I am in my painting, I’m not aware of what I’m doing. It’s only after a sort of “get acquainted” period that I see what I have been about. I have no fears about making changes, destroying the image… because the painting has a life of its own”.
Jackson Pollock
Le film réalisé et interprêté en son hommage par Ed Harris est magnifique ! Il nous inspire tous... je salue ce mentor.
RépondreSupprimerjaime beaucoup les arts quil fait cè exeptionnelle
RépondreSupprimer" Regarder simplement un tableau donne du plaisir. C’est comme regarder des fleurs, on ne leur cherche pas un sens ". Jackson Pollock
RépondreSupprimerLes fleurs sont GRATUITES...et ne sont pas exposées en galerie...
Et alors c'est exposé en galerie, je ne vois pas où est le problème ?!
RépondreSupprimerTu peux très bien regardé des fleurs sans les achetés
Après la seconde guerre mondiale apparaît aux Etats-Unis l’ « Expressionnisme-abstrait » encore appelé action painting , colorfield painting ou post-painterly abstraction. Ces termes ont pour la plupart été initiés par l’influent critique d’art américain Clement Greenberg
RépondreSupprimerLes principaux artistes sont Jackson Pollock - Franz Kline - Willem de Kooning - Mark Rothko-Arshile Gorky Robert Rauschenberg -Jean-Paul Riopelle –mais aussi Jane Frank -Helen Frankenthaler- -Bernard Piers -Adolph Gottlieb -Philip Guston -Elaine Hamilton -Knox Martin - John Levee Joan Mitchell -Antoine Mortier -Robert Motherwell -Barnett Newman- Ad Reinhardt Tehos- Clyfford Still -Waldemar Smolarek - Bradley Walker Tomlin